La tension monte entre les créateurs et les plateformes de réseaux sociaux, et la dernière bataille en date voit un acteur majeur de l’industrie du manga prendre position. Boichi, l’illustre dessinateur derrière le manga à succès Dr. Stone, a annoncé le 24 décembre une décision retentissante : il cessera de publier ses œuvres sur X, anciennement Twitter. Cette mesure drastique fait suite à l’introduction discrète d’un bouton d’édition permettant à des tiers de modifier des images, ainsi qu’à des préoccupations grandissantes concernant l’utilisation des données pour l’entraînement d’intelligences artificielles.
La Protection des Droits d’Auteur au Cœur du Débat
L’annonce de Boichi a fait l’effet d’une bombe dans la communauté artistique. Sa réaction initiale, teintée d’incrédulité, s’est rapidement transformée en une déclaration forte adressée à ses fans. L’artiste de Dr. Stone a exprimé, non sans une certaine émotion, qu’il n’avait aucune crainte pour l’avenir de la technologie. Cependant, il ne peut en aucun cas tolérer que son travail acharné soit « utilisé, appris ou exploré sans son consentement ou une compensation adéquate ». Cette position met en lumière un problème croissant auquel sont confrontés de nombreux artistes à l’ère numérique : le respect de la propriété intellectuelle face à l’évolution rapide des outils d’IA et des fonctionnalités des plateformes.
Une Migration Stratégique vers Instagram
Malgré l’attachement de Boichi à la communauté qu’il a bâtie sur X, notamment avec l’aide de son traducteur, le manque de protection des droits d’auteur l’a contraint à agir. Désormais, ses créations, qu’il s’agisse de bandes dessinées ou d’illustrations, seront diffusées exclusivement sur Instagram. Le mangaka a précisé qu’il ne fermerait pas son compte X, mais qu’il le réserverait uniquement aux textes et aux discussions. L’art visuel sera donc retiré de la portée des outils de la plateforme tant que la situation ne s’améliorera pas, marquant un tournant décisif dans la manière dont les artistes gèrent leur présence en ligne.
Cette décision de Boichi, l’artiste de Dr. Stone, soulève une question essentielle : les plateformes de réseaux sociaux sont-elles prêtes à écouter les préoccupations de leurs créateurs et à adapter leurs politiques pour mieux protéger leurs droits ? Seul l’avenir nous dira si d’autres artistes suivront cet exemple et si X corrigera le cap pour retrouver la confiance de sa communauté créative.
